L'épilepsie : tout comprendre

Parcourez ce dossier santé pour mieux comprendre l'épilepsie : ses causes, ses symptômes mais aussi les bons gestes à adopter en cas de crise.

Publié le 31 Jan 2023

I) Définition de l’épilepsie :

L’épilepsie est une maladie chronique qui touche le cerveau. C’est l’une des affections neurologiques les plus fréquentes après la migraine. Elle se caractérise par des crises épileptiques récurrentes dues à un dérèglement de l’activité électrique du cerveau. Certaines se manifestent par des tremblements involontaires qui touchent uniquement une partie du corps, on parle alors de crises partielles. Elles peuvent aussi toucher l’ensemble du corps et s’accompagner d’une perte de conscience et du contrôle de la vessie et de l’évacuation intestinale, elles sont dans ce cas dites crises généralisées.

Les crises peuvent varier en intensité : elles peuvent se matérialiser par de brèves pertes d’attention ou des petites secousses musculaires et aller jusqu’à des convulsions sévères et prolongées.

La fréquence des crises peut aussi fluctuer : elles peuvent apparaître une fois par an comme plusieurs fois par jour.

Néanmoins, une seule crise ne veut pas dire que l’on est épileptique. L’épilepsie se définit par l’apparition d’au moins deux crises spontanées. [1][2][3]

Chiffres Clés en 2022 :

50 millions de personnes dans le monde sont atteintes d’épilepsie. [1]
A l’échelle mondiale, on estime que 5 millions de personnes sont diagnostiquées de l’épilepsie chaque année [1].
80% des personnes qui souffrent d’épilepsie vivent dans des pays à revenu intermédiaire ou faible. [1]
75% des cas sont déclarés avant l’âge de 18 ans [4]

II) Les Causes

Des situations particulières à l’origine d’une crise épileptique unique :

Dans certains cas, les crises peuvent survenir de façon ponctuelle et unique, dans ce cas il s’agit d’une crise unique d’épilepsie et non de maladie épileptique. [2]

L’origine de ces crises peut être [2] :

Une anomalie métabolique (hypoglycémie chez une personne diabétique, taux de calcium sanguin insuffisant, taux de sodium sanguin insuffisant).
La prise d’un médicament épileptogène (comme les antidépresseurs et certains neuroleptiques)
Une intoxication (suite à la prise de cocaïne ou d’amphétamines etc.)

Les causes de la maladie épileptique :

Si les crises se répètent au moins 2 fois de manière spontanée, il s’agira alors d’une maladie épileptique. La cause de 50% des cas d’épilepsie dans le monde reste inconnue.

Néanmoins, on peut classer certaines des causes connues sous différentes catégories telles que :[1][2][3]

Une composante génétique souvent en lien avec des anomalies concernant plusieurs gènes (présente dans 2/3 des épilepsies)
Une lésion cérébrale due à un traumatisme prénatal ou périnatal (hypoxie, traumatisme à la naissance ou faible poids à la naissance).
Des anomalies congénitales ou troubles génétiques associés à des malformations cérébrales.
Un traumatisme crânien grave.
Un accident vasculaire cérébral réduisant la quantité d’oxygène dans le cerveau.
Une maladie infectieuse du système nerveux, telle que la méningite, l’encéphalite etc.
Une tumeur au cerveau.

III) Les symptômes

Les symptômes de l’épilepsie sont variés, ils diffèrent selon la localisation du foyer épileptogène dans le cerveau.

Pour rappel, lorsque seulement une zone du cerveau est touchée par les décharges électriques excessives, on parle de crise d’épilepsie partielle

Pour la crise d’épilepsie partielle, les symptômes se manifestent sous forme de [5] :

Secousses musculaires incontrôlées et localisées à un bras ou à la moitié du corps par exemple appelées convulsion.
Picotements et fourmillements localisés au niveau d’une main par exemple.
Gesticulations anormales et répétées
Accélération du rythme cardiaque et douleurs
Hallucinations visuelles, auditives, gustatives ou olfactives
Troubles du langage

A l’inverse, lorsque les décharges électriques excessives touchent plusieurs zones du cerveau, on parle de crise d’épilepsie généralisée.

Quant à la crise d’épilepsie généralisée, les symptômes apparaissent sous forme de perte de connaissance totale, contraction des muscles, blocage de respiration, relâchement musculaire complet et parfois une perte d’urine ou de selles. [5][3]

La crise d’épilepsie généralisée se manifeste le plus souvent sous forme d’une crise tonicoclonique comprenant 3 phases :

La phase tonique qui dure de 1 à 2 minutes et pendant laquelle les muscles se contractent et provoquent parfois une morsure de la langue.
La phase clonique qui s’étend sur environ 20 secondes. Durant cette phase, les muscles se contractent par séries diffuses et irrégulières et la respiration peut être bloquée.
La phase résolutive, pendant laquelle les muscles se relâchent complétement et la respiration devient bruyante.

Cette crise dure moins de dix minutes. Une chute brutale ou une autre blessure peut résulter de ce type de crise.  Après la crise, la personne reprend doucement ses esprits mais ne se souvient généralement pas de ce qu’il s’est passé.

La crise d’épilepsie généralisée peut aussi se manifester sous forme de myoclonies : ce sont des spasmes musculaires symétriques qui surviennent chez des adolescents pleinement conscients et sont favorisés par un sommeil réduit, des réveils brusques ou une exposition à une lumière intense.

IV) Les traitements (les classes thérapeutiques)

Grâce au traitement, il est possible de contrôler les crises d’épilepsie.

D’ailleurs 70% des patients répondent bien aux médicaments antiépileptiques qui ont pour but de réduire l’intensité des crises et leur fréquence. Ces derniers ne doivent pas toujours être pris à vie puisque l’épilepsie peut s’améliorer au cours du temps. [4]

Cependant, certains patients ne répondent pas aux traitements, la solution proposée dans ce cas est la chirurgie ayant pour but de retirer la zone épileptogène du cerveau à condition qu’elle soit accessible et que son ablation n’entraîne pas de lésions neurologiques majeures. Dans un but palliatif, c’est-à-dire pour réduire la charge du patient, on peut proposer l’implantation d’un petit stimulateur pour stimuler le nerf vague. Cela envoie un signal au cerveau pour réduire la fréquence des crises. [4]

V) La prévention

Selon l’OMS 25 % des cas d’épilepsie sont évitables. Il existe cependant des facteurs qui peuvent augmenter le risque de crise d’épilepsie tels que le manque de sommeil, la fatigue, les efforts physiques intenses, le bruit, les lumières clignotantes, la chaleur, etc. [6][1]

Afin de minimiser ce risque, il est important que les personnes souffrant d’épilepsie évitent ces facteurs déclencheurs. [6]

Il est aussi essentiel de lutter contre le tabagisme, la consommation excessive d’alcool et de drogues et les infections du système nerveux central.[1]

VI) Comment réagir en présence d’une personne faisant une crise d’épilepsie

Il est impossible d’interrompre une crise d’épilepsie qui s’est déclenchée, il faudra donc laisser la personne faire sa crise tout en lui apportant votre soutien tout au long de l’évènement.

Alors, quels sont les bons gestes à adopter face à cette crise ? [6][7]

Placez la personne en position latérale de sécurité dans un espace dégagé sans la transporter.
Desserrez ses vêtements, enlevez ses lunettes, etc.
Placez un vêtement replié sous sa tête afin de la protéger.
Restez auprès de la personne durant la crise sans empêcher les mouvements convulsifs.
Ne mettez rien dans la bouche du malade et ne lui donnez pas à boire pendant la crise afin d’éviter le risque d’avalement de sa langue.
Apportez-lui du soutien et attendez que la crise se termine.

Par ailleurs, n’hésitez pas à appeler un médecin ou les pompiers dans ces cas : [6]