La migraine

I) Définition et chiffres clés

La migraine est une pathologie chronique qui se caractérise par de pénibles maux de tête qui apparaissent sous forme de crises répétées [1]. Les maux de tête peuvent être d’intensité modérée à sévère, ne se manifestent souvent que d’un seul côté de la tête, ils sont récurrents (les crises reviennent régulièrement) et donnent l’impression de sentir les battements du cœur dans la tête (les maux de tête sont de type pulsatile) [1,2].

On distingue deux principaux types de crises migraineuses : les crises de migraine sans aura et les crises de migraine avec aura, c’est-à-dire accompagnées ou précédées par des troubles neurologiques transitoires (sensoriels, auditifs, visuels…) [1].

La migraine est due à une excitabilité anormale des neurones qui est provoquée par divers facteurs : génétiques et environnementaux. La migraine peut avoir un impact sur qualité de vie des personnes qui en sont atteintes [1,2].

Chiffres clés [3] :

• La migraine apparaît le plus souvent à la puberté et touche surtout les personnes de 35 à 45 ans
• Elle est 2 fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes en raison des influences hormonales
• Elle est récurrente, sévit souvent toute la vie et se caractérise par des crises

II) Les causes

La migraine est due à une excitabilité anormale des neurones, comme cela peut être le cas pour d’autres pathologies telles que l’épilepsie [1]. Dans le cadre de la migraine, ce phénomène peut être favorisé par des prédispositions génétiques et par des facteurs environnementaux déclenchants (hormones, stress, aliments…) [1,2].

La prédisposition génétique :

Depuis le 19^ème siècle, il est admis qu’il existe un caractère héréditaire à la migraine. Ce dernier semblerait être plus important pour les migraines avec aura que pour les migraines sans aura [1].

Les facteurs environnementaux déclenchants

Il existe plusieurs facteurs qui peuvent encourager ou déclencher une crise de migraine et ces derniers varient d’une personne à l’autre. Chaque personne a donc ses propres facteurs déclenchants qui peuvent évoluer au cours de la vie. Il s’agit essentiellement de [1,2] :

• Variations émotionnelles (stress, contrariété…)
• Un surmenage, un relâchement ou un effort physique plus intense que d’habitude
• Un excès ou un manque de sommeil
• Une variation hormonale, notamment lors des règles. Chez les femmes, la diminution du taux d’œstrogènes en fin de cycle peut entraîner une migraine dite cataméniale ou menstruelle
• Un changement climatique (chute de la pression atmosphérique, vent violent, froid intense)
• Une exposition à une lumière forte ou clignotante
• Une exposition à des odeurs intenses
• Un changement dans l’alimentation (sauter un repas, trop manger, consommer beaucoup de chocolat, de charcuterie, de tabac, de café ou d’alcool)

III) Les symptômes

Chez la plupart des patients atteints de migraine, la crise dure moins de six heures et peut encore être raccourcie par la prise de traitements efficaces. Néanmoins, chez environ 15% des patients, la crise dure plus de 24 heures [1].

La fréquence des crises est elle aussi assez variable. Certains patients présenteront quelques crises par an et d’autres plusieurs chaque mois. Entre chaque crise, la disparition des symptômes est totale [1].

Pour rappel, on distingue deux principaux types de crises migraineuses : les crises de migraine sans aura et les crises de migraine avec aura, c’est-à-dire accompagnées ou précédées de troubles neurologiques transitoires [1].

Crises sans aura

Dans la plupart des cas, les patients atteints de migraine présenteront des crises migraineuses dites « sans aura ». Elles se manifestent par des maux de tête modérés à sévères qui durent de 4 à 72 heures (sans traitement ou avec un traitement inefficace) et qui donnent le sentiment que le cœur bat dans la tête (pulsatile). Généralement, ces crises sont accompagnées de nausées voire de vomissements et/ou d’une forte sensibilité à la lumière, au bruit et aux odeurs [1,2].

Les crises migraineuses sans aura présentent au moins deux des quatre caractéristiques ci-dessous :

• Elles ne se manifestent que d’un seul côté du crâne
• Le patient a l’impression de sentir les battements du cœur dans la tête
• L’intensité de la douleur gêne le patient dans ses activités et peut nécessiter qu’il se couche
• La douleur est aggravée par le mouvement et entraîne l’évitement de certaines activités de routine [1]

Crises avec aura

Chez 20 à 30% des migraineux, les maux de tête sont précédés ou s’accompagnent d’une aura, c’est-à-dire d’un trouble neurologique transitoire entièrement réversible. Les auras se manifestent notamment sous la forme de troubles visuels (90% des cas), sensitifs, du langage et/ou de la parole, ou bien encore de troubles moteurs. Il peut s’agir notamment de la vision de points lumineux, de tâches colorées, de trous dans le champ de vision, d’une perception déformée des objets mais aussi de fourmillements, d’engourdissements, de picotements dans les doigts ou les lèvres, de vertiges ou encore de difficultés à parler [1,2].

IV)  La prévention

Comme précisé ci-dessus, chaque personne a ses propres facteurs déclenchants et ces derniers peuvent évoluer au cours de la vie et en fonction des situations.

Néanmoins, identifier ses facteurs déclenchants, agir dessus et adopter une bonne hygiène de vie peuvent permettre une réduction des crises de migraine [1,4].

C’est pourquoi il est généralement recommandé de [1,4] :

• Avoir un sommeil régulier et suffisant (horaires de couchers et de levers réguliers)
• Faire de l’exercice et bien s’échauffer avant chaque séance. Il a été prouvé que l’endurance est efficace pour prévenir les migraines. Vous pouvez par exemple faire chaque semaine 2h30 de marche rapide, de course, de vélo ou toute autre activité qui permet d’améliorer l’endurance
• Arrêter de fumer
• Avoir une alimentation saine et équilibrée et ne pas sauter de repas
• Eviter de boire de l’alcool et privilégier l’eau pour s’hydrater
• Diminuer la consommation d’aliments pouvant être déclenchants pour vous
• Tenter de se relaxer et d’éviter le stress
• Eviter une exposition prolongée au bruit ou à la lumière si ces derniers sont des facteurs favorisants

Si malgré l’adoption de ces mesures vous faites une crise de migraine, voici quelques gestes qui peuvent réduire son intensité [4] :

• S’allonger dans une pièce sombre et calme
• Mettre un linge froid ou mouillé sur le front
• Boire de l’eau pour ne pas vous déshydrater, notamment si votre migraine s’accompagne de vomissements

V) Les traitements

Il n’existe pas de traitement qui permet de guérir définitivement de la migraine. La prise en charge de la maladie repose sur l’adoption d’une bonne hygiène de vie et sur l’évitement des facteurs déclenchants modifiables pour réduire la fréquence des migraines. Il est néanmoins possible de traiter les crises et leurs symptômes et, chez certains migraineux, de prévenir leur apparition par un traitement de fond à prendre quotidiennement [1].

• Le traitement de crise est destiné à limiter la sévérité et la durée de la crise de migraine. Il doit être pris le plus tôt possible au début de la crise. Les classes thérapeutiques généralement recommandées sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les triptans [1]. Quelle que soit l’option choisie, il faut absolument consulter son médecin et ne pas dépasser la durée prescrite de prise pour éviter le risque de migraines dues à une surconsommation de médicaments [1]
• Le traitement de fond est destiné à diminuer la fréquence des crises. Il est prescrit aux personnes qui ont des crises fréquentes, intenses, longues et/ou qui entraînent une consommation excessive de traitement de crise. Plusieurs médicaments appartenant à des classes thérapeutiques différentes sont efficaces, demandez conseil à votre médecin. [1]

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Sources :

1. https://www.inserm.fr/dossier/migraine/ – Dossier Migraine – Une maladie de mieux en mieux connue – INSERM

2. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/migraine/symptomes-facteurs-declenchants-evolution#text_6433 – Migraine : symptômes, facteurs déclenchants et évolution – AMELI

3. https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/headache-disorders – Céphalées – OMS

4. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/migraine/bons-reflexes-cas-faut-consulter – Migraine : que faire et quand consulter ? – AMELI