Comprendre l'AVC : Accident Vasculaire Cérébral
Parcourez ce dossier santé pour mieux comprendre l'AVC : ses causes, ses symptômes mais aussi les moyens de traitement.
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I) Définition et chiffres clés
Parfois appelé « attaque cérébrale », l’accident vasculaire cérébral (AVC) survient lorsque la circulation du sang vers ou dans le cerveau est interrompue parce qu’un vaisseau sanguin est bouché (le plus souvent) ou parce qu’un vaisseau sanguin est rompu (plus rarement). En raison du risque de dommages sur le cerveau, il s’agit d’une urgence médicale absolue qui nécessite une prise en charge immédiate. [1,2]
Il existe donc 2 principaux types d’AVC dont le nom dépend de la manière dont la circulation du sang dans ou vers le cerveau est interrompue :
- Si la circulation du sang vers ou dans le cerveau est interrompue parce qu’un vaisseau sanguin est bouché, on parlera d’AVC ischémique (ou infarctus cérébral). Dans ce cas, le vaisseau sanguin (le plus souvent une artère) peut être bouché par une plaque riche en cholestérol par exemple ou par un caillot de sang. L’AVC ischémique représente 80 à 85% des cas d’AVC. [1,2]
- Si la circulation du sang vers ou dans le cerveau s’arrête parce qu’un vaisseau sanguin s’est rompu, on parlera d’AVC hémorragique. Les AVC hémorragiques sont le plus souvent dus à la rupture d’une artère cérébrale au niveau du cortex ou des méninges qui l’entourent et représentent 15 à 20% des cas d’AVC. [1,2]
[3]
Chiffres clés :
- Selon l’OMS, en 2019, 12,22 millions de personnes ont eu un AVC à l’échelle mondiale.[4]
- L’OMS estime qu’en 2019, 6,55 personnes sont mortes d’un AVC, la deuxième cause de décès dans le monde. [4]
- L’AVC est la première cause de handicap acquis de l’adulte et la 2ème cause de démence. [1]
II) Les causes
Il existe des facteurs et comportements qui peuvent favoriser l’apparition d’un accident vasculaire cérébral. Si certains d’entre eux peuvent être évités et peuvent réduire vos chances de faire un AVC, il en existe d’autres sur lesquels nous ne pouvons pas agir [5].
Les facteurs de risque qui ne sont pas modifiables :
- L’âge : le risque de faire un AVC augmente avec l’âge, après 50 ans chez l’homme et après 60 ans chez la femme
- Les antécédents familiaux d’AVC ou de maladie cardiovasculaire : le risque augmente si vous avez un parent proche qui a fait un AVC avant l’âge de 45 ans, si votre père ou votre frère a présenté une maladie cardiovasculaire (infarctus du myocarde ou mort subite) avant 55 ans et si votre mère ou votre sœur a eu une maladie cardiovasculaire (infarctus du myocarde ou mort subite) avant l’âge de 65 ans.[5]
Les facteurs de risque sur lesquels vous pouvez agir pour réduire vos chances d’avoir un AVC [5] :
- Le diabète : s’il est mal contrôlé, il peut endommager les parois de vos artères
- L’hypertension artérielle : comme le diabète, si elle n’est pas ou mal contrôlée, elle peut nuire à vos artères
- La fibrillation auriculaire : elle peut être traitée mais elle augmente les chances de faire un AVC
- Le tabagisme : il favorise le rétrécissement des artères, la formation de caillots et l’apparition de troubles du rythme cardiaque. Il multiplie par 2 le risque d’AVC
- Le cholestérol : si vous mangez trop gras, si vous souffrez d’obésité ou si vous ne faites pas d’activité physique, le mauvais cholestérol augmente et s’accumule sur les parois de vos artères, ce qui peut ralentir voire bloquer la circulation du sang
- L’obésité et le surpoids : la présence de graisse au niveau abdominal est un facteur de risque, notamment si le tour de taille dépasse 80cm chez la femme et 94cm chez l’homme. Il est recommandé d’avoir une pratique physique régulière pour rester en bonne santé.
- L’alcool : la consommation d’alcool, quel que soit son niveau, accroît le risque d’AVC hémorragique. Une consommation de plus de 30 verres par mois augmente le risque d’AVC ischémique.
III) Les symptômes
Reconnaître les premiers symptômes d’AVC et réagir immédiatement en appelant les secours permet d’améliorer fortement les chances de survie et de rétablissement [6]. Les symptômes varient considérablement en fonction de la localisation précise de la lésion, puisque chaque partie du cerveau est spécialisée dans des fonctions spécifiques telles que le mouvement, la sensibilité, la vision et le langage. Néanmoins, certains signes très fréquents doivent alerter : [1,6]
- Un engourdissement du visage : par exemple, une impossibilité de sourire
- Une déformation ou une paralysie du visage : par exemple, la lèvre est tombante d’un côté
- Une perte de force ou un engourdissement d’un membre supérieur : par exemple, l’impossibilité de lever le bras
- Un engourdissement ou une faiblesse d’une jambe
- Des troubles de la parole : par exemple, des difficultés à s’exprimer ou à répéter une phrase
- Des difficultés à comprendre son interlocuteur
- Une perte d’équilibre soudaine : instabilité en marchant, comme si l’on était soûl
- Un mal de tête intense, brutal et inhabituel
- Un problème de vision, même temporaire : perte de la vue d’un œil ou vision double
Si une personne présente l’un de ces symptômes, il est impératif d’appeler immédiatement les services d’urgence. Le temps est un facteur critique dans le traitement de l’AVC, et une intervention médicale rapide peut réduire les dommages cérébraux et améliorer les chances de rétablissement. Il ne faut donc jamais ignorer ces signes et agir rapidement pour obtenir une aide médicale appropriée.[1]
IV) Les traitements
Une prise en charge précoce après un AVC réduit les dommages et la gravité des séquelles. Dans le cas des AVC ischémiques, 2 millions de neurones meurent chaque minute lorsqu’ils sont privés d’oxygène à cause d’un vaisseau sanguin bouché. Il faut donc tout faire pour réduire le temps écoulé entre les premiers signes et la prise en charge médicale. [1,7]
La première étape consistera à déterminer s’il s’agit d’un AVC ischémique ou hémorragique car leur prise en charge est très différente. Dans le cas de l’AVC ischémique, la prise en charge aura principalement pour but de dissoudre le caillot qui bouche l’artère ou la veine cérébrale. Des médicaments seront ensuite donnés pour éviter la formation de nouveaux caillots. Dans le cas de l’AVC hémorragique, l’attention portera notamment sur le contrôle de la tension artérielle. [1,7]
Quoi qu’il en soit, une fois la phase d’urgence passée, le patient doit commencer la rééducation le plus tôt possible, dès que l’état de santé le permet. Elle débute à l’hôpital et se poursuit à domicile ou en centre spécialisé. Elle permet d’éviter l’apparition de complications, de récupérer au maximum ses différentes fonctions (marche, usage de la main, langage) et d’apprendre au patient à utiliser au mieux ses fonctions restantes dans des situations de la vie quotidienne. L’orthophonie est aussi essentielle pour la communication post-AVC : elle va rendre au patient la possibilité de communiquer par la parole et l’écriture ou par d’autres intermédiaires si le recours au langage est impossible. [1,7]
Afin d’éviter tout risque d’AVC, ayez une alimentation saine et équilibrée, suivez votre traitement avec rigueur si vous êtes atteint d’une maladie chronique, pratiquez une activité physique, ne fumez pas et ne buvez pas beaucoup d’alcool.
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POI 0872-07/23
Sources :
[1] https://www.inserm.fr/dossier/accident-vasculaire-cerebral-avc/
[2] https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-cardiovasculaires/accident-vasculaire-cerebral-avc/article/les-signes-de-l-avc
[3] https://www.aboutkidshealth.ca/fr/article?contentid=860&language=french
[4]http://www.fondation-recherche-avc.org/fr%C3%A9quence#:~:text=Selon%20les%20donn%C3%A9es%20de%20l,de%20d%C3%A9c%C3%A8s%20dans%20le%20monde
[5] https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/accident-vasculaire-cerebral-avc/avc-comprendre
[6] https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/avc/avc-symptomes-evolution
[7]https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/accident-vasculaire-cerebral-avc/avc-traitement#:~:text=Des%20m%C3%A9dicaments%20antiagr%C3%A9gants%20plaquettaires%20sont,le%20clopidogrel%20ou%20le%20ticlopidine.