Tout savoir sur la schizophrénie

Quelles sont les causes de la schizophrénie ? Est-il possible de prévenir la maladie et existe-il des traitements ? Retrouvez toutes les réponses à vos questions en consultant notre dossier santé sur la schizophrénie.

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I. Définition et chiffres clés

La schizophrénie est une maladie psychiatrique grave qui se caractérise par un ensemble de symptômes très variables tels que des troubles de la pensée, des perceptions, des émotions, du langage, du sentiment de soi voire même du comportement. Elle peut être très invalidante chez les personnes touchées. En effet, cette pathologie peut affecter divers aspects de la vie, dont le fonctionnement personnel, familial, social, éducatif et professionnel. [1]

Chiffres clés :
  • Selon l’OMS, la schizophrénie touche environ 24 millions de personnes dans le monde, soit 1 personne sur 300 (0,32 %). Chez les adultes, ce taux est de 0,45 %. [1]
  • La maladie se révèle généralement entre 15 et 25 ans, mais elle débute le plus souvent plus tôt, sous une forme atténuée. [2]

II. Les causes

Bien que les causes exactes de la schizophrénie demeurent incertaines, plusieurs éléments de recherche permettent de mieux comprendre l’origine de cette pathologie qui résulte d’une combinaison de facteurs génétiques, biologiques et environnementaux. [4]

  • Les facteurs génétiques : il existe une prédisposition génétique importante. En effet, les risques de souffrir de la schizophrénie sont plus élevés dans les cas où un membre de la famille en est atteint. [4]
  • Les anomalies cérébrales : des anomalies du cerveau et de son fonctionnement ont été observées chez les personnes schizophrènes. Ces anomalies pourraient résulter d’une infection du fœtus pendant la grossesse ou de complications lors de l’accouchement. [5]
  • Les acteurs environnementaux : l’exposition à des facteurs stressants pendant l’enfance ou l’adolescence, ainsi que la consommation d’alcool ou de drogues, notamment le cannabis, peuvent augmenter le risque de développer la schizophrénie. [4]

III. Les symptômes

La schizophrénie est caractérisée par de nombreux symptômes. Ils peuvent varier d’une personne à l’autre, ne sont pas toujours présents en même temps et, une même personne peut présenter différents symptômes selon le stade de sa maladie. Les symptômes de cette pathologie sont généralement classés en trois catégories :  positifs, négatifs et cognitifs. [4] [5]

Les symptômes dits positifs ou productifs :

    • Hallucinations : les personnes atteintes de schizophrénie peuvent vivre des perceptions irréelles, comme entendre des bruits (hallucinations auditives), voir des choses (hallucinations visuelles), sentir des odeurs (hallucinations olfactives) ou même ressentir des sensations corporelles inhabituelles, telles que des décharges électriques (hallucinations cénesthésiques). [5]
    • Les délires : ils peuvent être ponctuels ou permanents et portent souvent sur des thèmes comme la persécution, la grandeur ou l’espionnage sans lien logique entre les différentes idées délirantes. [5]

Les symptômes dits négatifs ou déficitaires :

    • Démotivation : les individus schizophrènes éprouvent fréquemment un manque d’énergie et de motivation, ce qui les empêche de prendre des initiatives ou de participer à des activités, même quotidiennes. [5]
    • Dépersonnalisation : il s’agit d’une perte du sentiment d’identité, souvent accompagnée d’anxiété. La personne schizophrène peut avoir la sensation que son corps est séparé de sa propre personne ou que ses membres risquent de se détacher. [5]
    • Retrait affectif et social : on constate chez les patients schizophrènes une tendance à s’isoler du monde extérieur et à réduire les interactions sociales, ce qui entraîne un appauvrissement des émotions et des relations affectives. [6]

Les symptômes cognitifs ou dissociatifs :

    • Les troubles de la pensée et du langage : le schizophrène peut rencontrer des difficultés à organiser ses idées et perd sa capacité à raisonner de manière logique. Son discours devient confus et peut avoir des pensées intrusives et excessives qui vont perturber son raisonnement. [5]
    • Difficultés d’organisation : il s’agit de difficultés à planifier des tâches quotidiennes simples comme effectuer son travail ou faire des courses. [3]

IV. La prévention

La prévention de la schizophrénie est cruciale car elle permet de réduire les risques de développement de la maladie, d’améliorer les résultats des traitements et de limiter les impacts sociaux et économiques. Parmi les mesures clé figurent :

  • La détection précoce : la détection précoce des personnes à risque, avant l’apparition des symptômes graves, est essentielle pour prévenir ou retarder l’apparition de la schizophrénie, notamment en identifiant et traitant rapidement les signes avant-coureurs chez les jeunes à risque élevé. [3]
  • La consommation de drogues : toutes substances psychoactives dont le cannabis sont fortement associés au développement de la schizophrénie chez les jeunes adultes. Il est donc vivement recommandé d’éviter l’usage de ces substances. [4]
  • Les soins prénataux : un suivi médical approprié pendant la grossesse permet de prévenir les complications susceptibles d’altérer le développement cérébral de l’enfant et ainsi contribuer à réduire le risque de schizophrénie. [3]

V. Les traitements

La schizophrénie est une maladie chronique qui nécessite une prise en charge à long terme. Cette prise en charge inclut des traitements médicamenteux et des approches non-médicamenteuses visant à réduire les symptômes et à améliorer la qualité de vie des patients.

Parmi les traitements médicamenteux, qui constituent l’approche la plus répandue en Afrique en raison de leur accessibilité relative et de leur efficacité reconnue, nous retrouvons :

  • Les médicaments antipsychotiques : il s’agit du traitement principal de la schizophrénie, qui est instauré progressivement jusqu’à une dose efficace. Il doit être poursuivi au moins 2 ans après un premier épisode et plus de 5 ans après un second. [3]

Les approches non-médicamenteuses viennent compléter les traitements pharmacologiques dans la prise en charge de la schizophrénie. Cependant, leur mise en œuvre est souvent entravée par un manque de formation et de sensibilisation en Afrique, ce qui souligne la nécessité d’améliorer l’information et de lutter contre la stigmatisation.

  • La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : en complément des médicaments antipsychotiques, ce traitement est souvent utilisé pour aider à gérer les symptômes, prévenir l’isolement et améliorer des aspects tels que l’estime de soi, la gestion du stress et les relations sociales. [3]
  • La réhabilitation cognitive : grâce à un accompagnement visant à améliorer les fonctions altérées (attention, mémoire, organisation) à travers des exercices, des jeux de rôles et des apprentissages adaptés au patient. [3]
  • Des séances de cognition sociale : des séances d’ergothérapie et/ou d’accompagnement sur le plan social et professionnel peuvent aussi être envisagés selon les besoins en développant des compétences pour le travail, les études et la vie sociale des patients. [3]
  • La psychoéducation du patient : aussi appelée éducation thérapeutique du patient (ETP), elle va permettre au patient une meilleure compréhension de sa maladie, de ses symptômes, de son traitement, et de sa santé en général. [3]
  • Le soutien et l’éducation de l’entourage : ils sont primordiaux pour encourager l’engagement du patient dans son traitement, tout en rassurant sa famille et en facilitant une meilleure compréhension de la maladie. [3]

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Sources :

[1] Schizophrenia – Organisation mondiale de la santé (OMS)

[2] Schizophrénie et troubles délirants de l’adulte – Ameli 

[3] Schizophrénie – Inserm

[4] Schizophrénie – Institut du Cerveau

[5] Schizophrénie : symptômes – Vidal

[6] Schizophrénie et autres troubles psychotiques – Santé publique France