La contraception : options, méthodes et obstacles

Quelles sont les différentes méthodes contraceptives ? Quelles sont leurs avantages, leurs limites, et quels obstacles peuvent rencontrer les personnes qui les utilisent ? Retrouvez toutes les réponses à vos questions en consultant notre dossier santé sur la contraception.

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I. Définition et chiffres clés

La contraception regroupe l’ensemble des méthodes et dispositifs utilisés pour prévenir une grossesse non désirée. Certaines méthodes, comme le préservatif, offrent également une protection contre les infections sexuellement transmissibles (IST), dont le VIH, ce qui en fait un outil essentiel de santé publique. Son usage est particulièrement nécessaire dans certaines régions du monde, telles que l’Afrique et les Amériques, où les taux d’IST restent élevés. [1][5]

Dans ce contexte, la contraception contribue à la fois à la maîtrise des grossesses non désirées et à la réduction des infections sexuellement transmissibles.

Au-delà de ces aspects, la contraception contribue à améliorer la santé maternelle, à renforcer l’autonomie des femmes et à promouvoir leurs droits reproductifs.

Chiffres clés :
  • En 2022 selon l’OMS, on estimait que 65 % des femmes de 15 à 49 ans dans le monde utilisaient une méthode contraceptive. [2]
  • En 2023, chaque jour dans le monde, plus d’un million de personnes âgées de 15 à 49 ans contractaient une infection sexuellement transmissible (IST), asymptomatique dans la majorité des cas et dont on peut guérir, selon l’OMS. [3]
  • Le préservatif est la seule méthode contraceptive qui protège également contre les infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH. [2]
  • En Afrique, la santé sexuelle et reproductive reste un enjeu crucial. D’après l’OMS, 47 millions de femmes ayant besoin de méthodes de contraception modernes n’y ont toujours pas accès. [4]

II. Les différentes méthodes de contraception

Il existe plusieurs grandes catégories de méthodes de contraception, chacune répondant à des besoins différents. Elles se distinguent notamment par leur durée d’action, leur mécanisme, leur efficacité et leur mode d’administration.

  1. Méthodes hormonales

Ces méthodes utilisent des hormones de synthèse pour bloquer l’ovulation, densifier la glaire cervicale et/ou amincir l’endomètre, empêchant ainsi la fécondation.

  • Pilule contraceptive : il s’agit d’un comprimé à prendre quotidiennement à heure régulière pendant 21 ou 28 jours. [5][7]
  • Patch : c’est un timbre qui est collé sur la peau et qui libère des hormones (progestatif et œstrogène) pour prévenir l’ovulation et ainsi éviter une grossesse. Il faut le changer chaque semaine. [6]
  • Anneau vaginal : c’est un petit anneau souple que l’on place dans le vagin pour 3 semaines. Il libère des hormones qui empêchent la grossesse. Après 3 semaines, on le retire et on fait une pause d’une semaine (pendant laquelle surviennent généralement les règles) avant d’en mettre un nouveau. [6] [7]
  • Injection hormonale : une injection contraceptive administrée par un professionnel de santé à intervalles réguliers, offrant une protection prolongée sans contrainte quotidienne. [6]
  • Implant : un petit bâtonnet un plastique de la taille d’une allumette inséré sous la peau du bras par un médecin ou une sage-femme. Une fois positionné, il libère continuellement un progestatif, qui va bloquer l’ovulation pour une durée de 3 ans. C’est à ce jour un des moyens de contraception les plus efficaces avec un taux d’échec de seulement 0.05%. [6]
  1. Méthodes de barrière

Elles empêchent physiquement la rencontre entre spermatozoïde et ovule. [6]

  • Préservatifs masculins ou féminins : il s’agit d’un dispositif de protection en latex ou en matière synthétique qui se place sur le pénis ou à l’intérieur du vagin avant un rapport sexuel, et qui sert à prévenir les grossesses non désirées ainsi que la transmission des infections sexuellement transmissibles (IST). [5][6]
  • Diaphragme et cape cervicale : ces petits dispositifs souples sont insérés dans le vagin par la femme, juste avant un rapport. Ils couvrent le col de l’utérus pour empêcher les spermatozoïdes d’y entrer. On les utilise souvent avec un gel qui détruit les spermatozoïdes, aussi appelé spermicide. [6]
  1. Méthodes permanentes

Destinées aux personnes ne souhaitant plus avoir d’enfants, ces méthodes sont définitives ou difficilement réversibles.

  • Ligature des trompes (pour les femmes) : cette intervention vise à fermer les trompes qui permettent aux ovules fécondés de rejoindre la cavité de l’utérus. [7]
  • Vasectomie (pour les hommes) : une intervention réalisée par un médecin qui consiste à couper ou bloquer les canaux transportant les spermatozoïdes depuis les testicules. Cela rend le passage des spermatozoïdes des testicules vers la verge impossible. [7]
  1. Dispositifs intra-utérins (DIU) pour les femmes

Placés dans l’utérus par un professionnel de santé, ces dispositifs agissent pendant plusieurs années.

  • DIU hormonal (ou stérilet hormonal) : un petit dispositif inséré dans l’utérus par un médecin ou une sage-femme qui libère en continu un progestatif épaississant les sécrétions cervicales, ce qui va bloquer le passage des spermatozoïdes [6]. Celui-ci peut être efficace pendant 3 à 8 ans selon le modèle.
  • DIU au cuivre (ou stérilet en cuivre) : un dispositif composé de cuivre et de plastique placé dans l’utérus par un médecin. Le cuivre a un effet toxique sur les spermatozoïdes et empêche également l’implantation d’un ovule fécondé [6]. Celui-ci peut être efficace pendant 5 à 10 ans selon le modèle.

III. Choix de la méthode contraceptive

Le choix d’une méthode contraceptive est une décision personnelle, et va dépendre de plusieurs facteurs, comme l’état de santé général, l’âge, la fréquence des rapports sexuels, le nombre de partenaires sexuels, du désir ou non d’avoir des enfants, ainsi que des facteurs liés à la santé sexuelle, comme les antécédents d’IST ou la protection contre ces dernières.

L’accès à toutes les méthodes de contraception favorise la promotion de plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie et à la liberté, la liberté d’opinion, d’expression et de choix, ainsi que le droit au travail et à l’éducation. [5]

Si plusieurs options contraceptives se présentent pour les hommes et les femmes, plusieurs données sont à prendre en compte lors du choix de cette dernière :

  1. Facteurs à prendre en compte
  • L’efficacité du dispositif : elle est mesurée par l’indice de Pearl, qui indique le nombre de grossesses survenues pour 100 femmes utilisant la méthode en question pendant un an. Par exemple, un indice de Pearl de 2 signifie que 2 femmes sur 100 utilisant la méthode contraceptive analysée pendant 1 an ont été enceintes dans l’année. [7]
  • La durée d’action du dispositif : certaines méthodes sont à action courte (prise quotidienne), d’autres longue (implants, DIU), voire permanente (ligature des trompes, vasectomie). [6]
  • La tolérance et les contre-indications médicales : il est important de s’assurer qu’il n’existe pas de contre-indication au moyen de contraception choisi. Un examen clinique assuré par un professionnel de santé est donc nécessaire avant toute prescription. [7]
  1. Accès et obstacles possibles

Selon l’OMS, en 2022, 77,5 % des femmes âgées de 15 à 49 ans utilisaient une méthode moderne de contraception, contre 67 % en 1990 [2]. Bien que cette hausse montre des avancées, elle reste relativement lente sur plus de trois décennies. Cela s’explique par de nombreux obstacles relatifs à l’accès à la contraception dans certaines régions du monde, comme [5] :

  • Le choix limité de méthodes contraceptives disponibles dans certaines régions.
  • L’accès restreint aux services de contraception, notamment pour les jeunes, les personnes démunies et les personnes non mariées.
  • La présence ou crainte d’effets secondaires liés à certaines méthodes, pouvant décourager leur utilisation.
  • Les barrières culturelles ou religieuses, influençant négativement la liberté de recours à la contraception.
  • La qualité insuffisante des services proposés dans certains contextes, rendant l’expérience de soin difficile d’accès.
  • Les préjugés ou a priori tenaces à l’encontre de certaines méthodes contraceptives chez certains utilisateurs.
  • Les obstacles liés au genre, réduisant l’autonomie des individus dans leur décision concernant leur santé reproductive.

En conclusion, le développement et la diffusion des méthodes contraceptives jouent un rôle essentiel dans l’amélioration de la santé publique à l’échelle mondiale, en particulier dans certaines régions comme en Afrique, où les enjeux liés à la santé reproductive restent majeurs. En permettant aux femmes et aux couples de mieux planifier leurs naissances, ces méthodes contribuent à réduire la mortalité maternelle et infantile, à renforcer l’autonomie des femmes et à soutenir le développement socio-économique des communautés. De plus, certaines méthodes, comme le préservatif, jouent un rôle crucial dans la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST), dont le VIH/SIDA, encore très présent dans plusieurs régions africaines. Grâce aux efforts conjoints des gouvernements, des organisations de santé et des acteurs locaux, l’accès à l’information, à l’éducation sexuelle et aux services de contraception progresse, ouvrant la voie à un avenir plus sain, plus sûr et plus équitable pour tous.

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Sources

[1] ONU Info – Hausse importante des infections sexuellement transmissibles dans plusieurs régions du monde

[2] OMS – Contraception et planification familiale

[3] OMS – Infections sexuellement transmissibles (IST)

[4] OMS – Santé sexuelle et reproductive des populations vulnérables : dissémination des directives de l’OMS aux parties prenantes

[5] Service-public.fr – Moyens de contraception

[6] Inserm – Dossier sur la contraception

[7] Ameli.fr – La contraception

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