SIDA et VIH : tout comprendre

A travers ce dossier santé, comprenez la différence entre le VIH et le SIDA, apprenez à prévenir cette infection et adoptez les bons gestes pour mieux vivre avec.

Publié le

I) Le VIH et le SIDA : définitions et chiffres clés

 Définition : du VIH au SIDA

Le SIDA, aussi appelé syndrome d’immunodéficience acquise, est une maladie qui résulte de l’infection par un virus, le VIH (virus de l’immunodéficience humaine). Lorsqu’une personne est infectée par le VIH, on dit qu’elle est séropositive. Ses défenses immunitaires sont affaiblies puis détruites ce qui empêche son corps de se battre contre les infections et les cancers et rend donc l’individu vulnérable face à la maladie, pouvant entraîner le décès dans les cas les plus avancés [1].

Il existe deux types de VIH :

  • Le VIH-1 qui est très présent en France notamment où il représente 98% des infections
  • Le VIH-2 qui est davantage présent en Afrique de l’Ouest [1]

Le SIDA est le stade le plus avancé de l’infection au VIH et apparaît généralement 10 ans après l’infection en l’absence de traitement. En raison de la destruction du système immunitaire, il se caractérise par l’apparition de certains cancers et d’infections opportunistes telles que la pneumocystose pulmonaire, la toxoplasmose cérébrale, la candidose œsophagienne, la tuberculose, la maladie de Kaposi et les lymphomes non hodgkiniens [1].

Chiffres Clés en 2021 :
  • 38,4 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde [3]
  • 1,5 million de personnes sont devenues nouvellement infectées [3]
  • 650 000 personnes sont décédées à cause de maladies liées au SIDA [3]
  • Depuis son apparition, le SIDA a fait 40,1 millions de morts dans le monde [3]

 

Répartition de l’acquisition des nouvelles infections au VIH en 2021 [5]

Image : ONUSIDA Rapport mondial actualisé sur le SIDA 2022

II) Les causes et les voies de transmission

Le virus du VIH peut se transmettre suite à un contact rapproché et non protégé avec certains liquides biologiques d’une personne infectée tels que le sang, le lait maternel ou encore le sperme et les sécrétions vaginales. Il existe donc 3 principales voies de transmission du VIH :

  • La voie sexuelle :

A travers le sperme et les sécrétions vaginales lors des rapports vaginaux, buccaux ou anaux non protégés. [1] [6]

  • Les professionnelles du sexe ont un risque 30 fois plus élevé de contracter le VIH que les femmes adultes de la population générale (15–49 ans) [5]
  • Les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes courent un risque 28 fois plus élevé de contracter le VIH que les hommes adultes de la population générale (15–49ans) [5]
  • Les femmes transgenres courent 14 fois plus de risques de contracter le VIH que les femmes adultes de la population générale (15–49ans) [5]

 

  • La voie sanguine :

A travers un contact avec du sang contaminé (lors de partage de matériel d’injection ou en cas d’accident d’exposition pour les soignants) [7]

  • Les usagers de drogues par injection courent 35 fois plus de risques de contracter le VIH que la population qui ne s’injecte pas de drogues. [5]

 

  • De la mère à l’enfant :
  • Lors de l’allaitement.
  • Lors de l’accouchement.
  • Lors du dernier trimestre de la grossesse, par passage du VIH à travers la barrière placentaire [2]

IV) Les symptômes

Les symptômes de l’infection par le VIH sont variables selon les différents stades de la maladie.

  • Premier stade :

La personne infectée par le VIH peut être asymptomatique ou développer les symptômes d’une phase appelée primo-infection caractérisée par des symptômes similaires à ceux de la grippe (fièvre, maux de tête, douleurs musculaires, diarrhée etc) [2].

  • Deuxième stade :

Après la primo-infection, c’est la phase asymptomatique qui commence et qui peut durer plusieurs années. Pendant cette phase, le patient n’a pas de symptômes mais continue à être contagieux. Tout au long de cette période, le VIH continue d’affaiblir son système immunitaire et de nouveaux symptômes peuvent donc apparaître en fin de phase tels qu’une perte de poids, de la fièvre, des infections de la peau, de la diarrhée et de la toux [2].

  • Dernier stade :

Dans le cas où la personne infectée par le VIH n’a pas suivi de traitement, la maladie évolue vers le SIDA, dernier stade de l’infection par le VIH. Ce stade est caractérisé par l’apparition de certains cancers et d’infections dites opportunistes car elles apparaissent en raison de l’affaiblissement du système immunitaire. Les patients développent dans ce cas plusieurs infections qui peuvent être d’origine bactérienne, fongique ou parasitaire [2].

V) Les traitements

Aujourd’hui, aucun traitement ne peut éliminer complétement le VIH de l’organisme. Il existe cependant des médicaments qui bloquent la multiplication de ce virus afin de garantir un système immunitaire opérationnel [2].

Il est fortement recommandé de démarrer le traitement au moment du diagnostic peu importe le stade de l’infection afin de garder le système immunitaire le plus intact possible, de réduire l’inflammation chronique qui résulte de l’infection et de limiter le risque de transmission du VIH [1] [2].

Les classes thérapeutiques :

Les médicaments utilisés contre le VIH sont dits « antiviraux » ou « antirétroviraux » (le VIH appartient à la famille des rétrovirus) [10].

Il existe plusieurs classes thérapeutiques de médicaments permettant de contrôler le VIH et ils se caractérisent par des modes d’action différents. Les principales classes sont les suivantes : inhibiteurs nucléosidiques et nucléotidiques de la transcriptase inverse (INTI), inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI), inhibiteurs de protéase (IP), inhibiteurs de fusion, inhibiteurs d’intégrase et les antagonistes du récepteur CCR5 [10].

Généralement, le traitement se compose d’une association de plusieurs médicaments qui appartiennent à des classes différentes. Les associations les plus communes sont les suivantes :

  • deux inhibiteurs nucléosidiques/nucléotidiques de la transcriptase inverse
  • un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse ou un inhibiteur de protéase « boosté » par le ritonavir

Dans le cas particulier du VIH-2, moins courant, la trithérapie se compose de deux INTI et d’un inhibiteur de protéase (lopinavir ou darunavir) « boosté » par le ritonavir [10].

VI) La prévention

Les moyens de prévention du VIH sont nombreux et permettent de se prémunir contre cette infection. Parmi ces derniers, on peut citer :

  • Utiliser un préservatif lors des rapports sexuels. Si un rapport sexuel non protégé est envisagé, il est indispensable que chacun des partenaires réalise une analyse sanguine avant le rapport sexuel afin de savoir s’il est porteur du VIH et d’éviter la contamination des autres partenaires [13]
  • Ne pas partager ou utiliser du matériel d’injection ayant déjà servi (seringues, aiguilles) [13]
  • Utiliser du matériel à usage unique pour les toxicomanes [1]
  • Désinfecter les outils chirurgicaux et le matériel médical [1]
  • Se faire dépister régulièrement

VII) Vivre avec le SIDA

Grâce à l’évolution de la médecine et aux traitements, vivre avec le SIDA est désormais possible.

Une récente étude démontre que l’espérance de vie d’une personne de 20 ans placée sous traitement antirétroviral atteint 78 ans après 2 à 3 années de traitement. Ces résultats ont néanmoins été observés en Europe et aux Etats-Unis et ne peuvent pas nécessairement être étendus à tous les pays et notamment aux pays africains, où les millions de patients atteints n’ont que partiellement accès au traitement [9].

Si vous êtes séropositif ou que vous connaissez dans votre entourage des personnes qui le sont, voici quelques conseils hygiéno-diététiques qui vous permettront de mieux vivre avec le VIH.

  • Le suivi du traitement et les consultations de contrôle

Si vous êtes séropositif, il est indispensable de prendre votre traitement régulièrement pour garder un système immunitaire opérationnel. Avant de prendre tout autre traitement, parlez-en à votre médecin car de nombreux médicaments peuvent interagir avec les antirétroviraux [13].

Veillez également à consulter régulièrement votre médecin pour assurer un suivi fréquent et à lui signaler le moindre symptôme inhabituel ou la survenue d’effets indésirables dus à votre traitement.

Si possible, réalisez les vaccinations possibles et conseillées et faites des analyses de sang régulièrement pour contrôler l’efficacité du traitement et le fonctionnement des organes [13].

  • La pratique d’une activité physique régulière

Pratiquer une activité physique avec modération permet de renforcer le système immunitaire et de donner à l’organisme la force de combattre le VIH. Cela pourrait même retarder l’apparition de la dernière phase de la maladie : le SIDA [11].

En effet, grâce à l’activité physique le taux de globules blancs et d’immunoglobulines a tendance à augmenter ce qui permet de lutter contre les infections [12].

En outre, la pratique du sport favorise l’intégration sociale et la lutte contre la stigmatisation. [11]

  • L’amélioration de l’hygiène de vie

Il est conseillé de suivre un régime alimentaire sain et équilibré afin de lutter contre le surpoids d’une part et contre la dénutrition d’autre part [13].

Préserver son sommeil est également important dans la qualité de vie. Ceci permet d’avoir plus d’énergie tout au long de la journée, d’éviter l’anxiété et la fatigue.

  • Prendre soin de sa santé mentale

Découvrir sa séropositivité est psychologiquement difficile car il faut s’adapter à un diagnostic et à une vie avec une maladie infectieuse chronique [14]. Les personnes atteintes de VIH sont donc davantage exposées au risque de développer des problèmes de santé mentale comme la dépression ou l’anxiété.

De ce fait, il est très important de prendre soin de son moral et de s’entourer de personnes positives avec lesquelles il est possible de parler librement de sa séropositivité et qui peuvent apporter au patient un soutien psychologique fort et régulier. [14]

 

 

 

 

 

Sources :
[1] https://www.inserm.fr/dossier/sida-et-vih/
[2] https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fichs-maladies/sida-vih
[3] https://www.sidaction.org/donnees-epidemiologiques-vihsida-monde-2021
[4] https://www.unicef.org/fr/communiqu%C3%A9s-de-presse/vih-hausse-de-60-des-infections-attendue-chez-les-adolescents-d%E2%80%99ici-%C3%A0-2030-si
[5] https://www.unaids.org/sites/default/files/media_asset/2022-global-aids-update-summary_fr.pdf
[6] https://www.sidaction.org/vihsida-quest-ce-que-cest
[7] https://www.sidaction.org/transmission-vih-sida
[8] https://www.vidal.fr/actualites/13906-infection-par-le-vih-sida-l-oms-recommande-la-prevention-par-les-antiretroviraux-chez-les-homosexuels.html
[9] https://www.vidal.fr/actualites/21396-vih-sida-esperance-de-vie-quasi-normale-dans-les-pays-riches-en-raison-d-ameliorations-recentes.html
[10] https://www.vidal.fr/maladies/sexualite-contraception/ist-vih-sida/medicaments.html#:~:text=Il%20existe%20actuellement%20plusieurs%20classes,)%2C%20inhibiteurs%20de%20fusion%2C%20inhibiteurs
[11] https://stillmed.olympic.org/Documents/Reports/FR/fr_report_1140.pdf
[12] https://www.allodocteurs.fr/archives-quel-sport-peut-on-pratiquer-quand-on-est-sous-tritherapie-13703.html
[13] https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/vih/suivi-medical-vie-quotidienne
[14] https://www.unaids.org/fr/resources/presscentre/featurestories/2018/october/mental-health-and-hiv-services#:~:text=Les%20personnes%20vivant%20avec%20le,avec%20une%20maladie%20infectieuse%20chronique.
[15] https://www.sida-info-service.org/quand-faire-un-test/
POI 0744-11/22