Les rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) : tout comprendre

Parcourez ce dossier santé pour mieux comprendre les différents types de Rhumatismes Inflammatoires Chroniques : leurs causes, leurs symptômes mais aussi les traitements.

Les rhumatismes inflammatoires chroniques

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I) Les Rhumatismes Inflammatoires Chroniques : définition

Les rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) sont des maladies des articulations et/ou de la colonne vertébrale qui provoquent des douleurs qui peuvent réveiller la nuit et qui sont généralement plus importantes le matin que le soir [1].

Les rhumatismes inflammatoires chroniques comprennent plusieurs pathologies différentes telles que la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante, l’arthrite psoriasique, la pseudo-polyarthrite rhizomélique et l’arthrite juvénile idiopathique. Nous nous intéresserons aux trois premières dans ce dossier santé [1].

 

II) La polyarthrite rhumatoïde

  1. Définition

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune inflammatoire sévère qui touche les articulations : elles se détruisent progressivement, ce qui peut entraîner un handicap.

Généralement, la polyarthrite rhumatoïde commence par un enraidissement et un gonflement de plusieurs articulations telles que les poignets, les mains, les doigts, ce qui provoque des douleurs. Les symptômes sont généralement plus présents en fin de nuit et le matin.

Ces douleurs évoluent avec le temps vers des symptômes plus sévères. [2]

 

  1. Causes

Les causes exactes de la polyarthrite rhumatoïde (PR) ne sont pas entièrement comprises. Cependant, il est généralement admis que la maladie peut être favorisée par des prédispositions génétiques et des facteurs environnementaux.

Les recherches ont identifié plusieurs gènes qui semblent augmenter le risque de développer une PR, mais ils ne peuvent expliquer à eux seuls l’apparition de la maladie.

En effet, il a été démontré que des facteurs environnementaux peuvent également augmenter le risque de développer une PR :

  • Le tabac : la PR est plus fréquente, plus grave et répond moins au traitement chez les fumeurs
  • Le sexe : la maladie est deux à trois fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes
  • L’âge : la maladie apparaît généralement vers 45 ans [2]

 

  1. Symptômes

La polyarthrite rhumatoïde débute souvent par une raideur douloureuse de plusieurs articulations, principalement les poignets, les mains et les doigts, qui se mettent ensuite à gonfler. Étant une maladie inflammatoire, les symptômes sont généralement plus prononcés tard dans la nuit et tôt le matin. Cette raideur s’estompe après plusieurs dizaines de minutes. En plus des douleurs, une fatigue, une lassitude et une perte d’appétit peuvent apparaître.

Les traitements sont les plus efficaces à ce stade initial de la maladie et offrent des résultats prometteurs pour le long terme.

Par la suite, la maladie évolue par poussées douloureuses, entrecoupées de rémissions plus ou moins complètes. Ces crises douloureuses peuvent toucher toutes les articulations telles que les coudes, les épaules, le cou, les pieds, les orteils, les genoux, les hanches et le cou. A ce stade, l’évolution de la maladie devient visible sur les radiographies qui montrent une destruction de l’articulation manifestée par le pincement des cartilages, la destruction de l’os voisin et la luxation des articulations.

Après plusieurs années, la polyarthrite rhumatoïde entraîne des déformations articulaires et des destructions tendineuses qui nécessitent souvent une intervention chirurgicale orthopédique pour réparer ou remplacer une articulation par une prothèse. [2]

rhumatisme inflammatoire

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  1. Traitement

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire sévère mais qui peut être traitée. Ces dernières années ont vu le développement de nouveaux traitements qui permettent dans la plupart des cas une amélioration importante des symptômes et parfois une rémission complète prolongée.

Comme dans bien des maladies, le traitement est plus efficace s’il est démarré à un stade précoce. Il faut donc consulter directement en cas de douleurs articulaires ou de gonflements.

Pour traiter les douleurs, il est généralement recommandé de donner au patient un antalgique, le plus souvent du paracétamol.

Pour traiter l’inflammation, des corticoïdes peuvent être prescrits car ils sont efficaces à faibles doses. Ils doivent néanmoins faire l’objet d’une surveillance.

Enfin, pour faire face au désordre immunitaire, un immunosuppresseur (méthotrexate) est également prescrit au patient.

Dès que le traitement est mis en place, une surveillance doit être instaurée pour s’assurer de la tolérance du patient aux différents médicaments et de leur efficacité.

Si la maladie progresse malgré l’administration de méthotrexate, des traitements ciblés peuvent être mis en place. Ces derniers ciblent chacun un acteur précis du processus inflammatoire. Ils entraînent une réponse favorable dans les ¾ des cas et une rémission prolongée dans ¼ des cas. [2]

 

III) La spondylarthrite ankylosante

  1. Définition

La spondylarthrite ankylosante (SA) est une maladie inflammatoire chronique qui affecte principalement la colonne vertébrale et les articulations sacro-iliaques au niveau du bassin. Elle se manifeste par des poussées douloureuses suivies de périodes d’accalmies. Elle peut parfois évoluer vers un enraidissement des articulations touchées [4]

rhumatisme inflammatoire chronique

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  1. Causes

Bien que plusieurs facteurs favorisants aient été identifiés, les causes exactes de la spondylarthrite ankylosante (SA) restent inconnues. Des facteurs génétiques et environnementaux peuvent néanmoins jouer un rôle dans la probabilité de développer la maladie. [4]

Le terrain génétique est un facteur important à prendre en compte, car il est fréquent que plusieurs membres d’une même famille soient atteints de la maladie.

Un dérèglement du système immunitaire, notamment la présence du gène HLA B27, pourrait également favoriser l’apparition de la maladie. [4]

Enfin, des facteurs environnementaux tels que le tabac et une modification durable de la flore intestinale sont également évoqués comme étant des facteurs potentiels pouvant favoriser l’apparition de la spondylarthrite ankylosante [4].

 

  1. Symptômes

Les premiers signes de la spondylarthrite ankylosante se caractérisent par des crises de douleurs dorsales ou lombaires (lombalgies) qui peuvent paraître banales. Ces crises durent quelques jours à quelques semaines et finissent par s’atténuer. Le diagnostic peut alors être posé jusqu’à huit ans après le début de la maladie, retardant ainsi la prise en charge médicale.[6]

C’est pourquoi, en cas de douleur de la colonne vertébrale, certains symptômes évocateurs doivent alerter le patient et l’inciter à consulter : [6]

  • Les douleurs de la colonne vertébrale sont de type « inflammatoire » : elles se déclarent plutôt la nuit et réveillent la personne vers deux ou trois heures du matin et ne sont pas calmées par le repos
  • Des douleurs surviennent dans une fesse, parfois dans les deux et parfois « à bascule »
  • Un talon (ou les deux) est douloureux (talalgie) le matin au réveil, mais la douleur s’atténue progressivement lors de la marche
  • Un doigt ou un orteil se met à gonfler
  • Une raideur d’une ou plusieurs autres articulations (genoux, chevilles, épaules…) est présente le matin au réveil et dure plus d’une demi-heure
  • Les douleurs sont associées à une fatigue importante
  • Les crises douloureuses persistent pendant au moins trois mois et ont tendance à durer de plus en plus longtemps

 

  1. Traitement

La prise en charge globale de la spondylarthrite ankylosante vise à traiter la douleur, prévenir l’enraidissement des articulations et améliorer la qualité de vie.

Pour lutter contre les symptômes et notamment contre la douleur, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont souvent prescrits, mais leur durée d’utilisation doit être limitée en raison de leurs effets secondaires. En cas d’intolérance ou d’allergie aux AINS, des antalgiques comme le paracétamol peuvent être utilisés.

Si les AINS s’avèrent inefficaces ou s’ils doivent être interrompus ponctuellement, des corticoïdes peuvent être utilisés pour réduire l’inflammation.

Si les douleurs persistent malgré ces traitements, un traitement de fond (méthotrexate, anti-TNF alpha…) peut être prescrit pour réduire les poussées douloureuses et prévenir la progression de la maladie.

La rééducation est également importante pour maintenir la mobilité des articulations et prévenir leur enraidissement [7].

 

IV) Le rhumatisme psoriasique

  1. Définition

Le rhumatisme psoriasique est une forme de rhumatisme inflammatoire chronique faisant partie des spondylarthrites. Il est causé par une réaction du système immunitaire contre les articulations, tendons et ligaments. Bien qu’il soit souvent observé chez les personnes souffrant de psoriasis, une maladie inflammatoire chronique de la peau, environ 20% des personnes atteintes de rhumatisme psoriasique ne présentent pas cette maladie cutanée. [8]

 

  1. Causes

Le rhumatisme psoriasique résulte d’une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux, tout comme le psoriasis et d’autres maladies rhumatismales inflammatoires chroniques. Le stress, les traumatismes physiques ou émotionnels, ainsi que les infections sont des exemples de facteurs environnementaux qui peuvent contribuer à favoriser l’apparition de cette maladie. Sous l’effet de ces facteurs, le système immunitaire peut réagir de manière anormale et attaquer les tissus des articulations, les considérant comme des corps étrangers. Cette réaction immunitaire entraîne une inflammation locale à l’origine des douleurs, des raideurs et des gonflements articulaires, qui peuvent progressivement causer des lésions. [10]

 

  1. Symptômes

Le rhumatisme psoriasique présente des symptômes peu spécifiques qui peuvent ressembler à ceux d’autres formes de rhumatismes inflammatoires chroniques. Si les crises aiguës de cette maladie sont peu sévères et très espacées dans le temps, il est possible que la maladie ne soit pas diagnostiquée. En effet, chez la moitié des patients souffrant de psoriasis et de rhumatisme psoriasique, ce dernier n’a jamais été identifié. [11]

Cependant, deux symptômes caractéristiques du rhumatisme psoriasique sont présents chez 30 à 50% des patients : l’enthésite, qui est une inflammation des attaches des ligaments et des tendons sur les os, et la dactylite, qui est une inflammation des articulations des doigts, provoquant douleur et gonflement. Ces symptômes sont souvent asymétriques, touchant un seul côté du corps. [11]

D’autres symptômes peuvent également être observés tels que des douleurs articulaires qui réveillent au milieu de la nuit, de la fatigue, en particulier pendant les crises, une raideur articulaire matinale qui est soulagée par le mouvement et des gonflements au niveau des articulations dus à une inflammation de la membrane synoviale [11].

 

  1. Traitement

Les crises aiguës du rhumatisme psoriasique sont souvent traitées avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).

Des médicaments antalgiques peuvent également être prescrits pour soulager la douleur, mais seulement pour une période limitée. Si nécessaire, des injections de corticoïdes peuvent être administrées directement dans les articulations touchées pour réduire l’inflammation.

Si les traitements qui visent à soulager les poussées de rhumatisme psoriasique ne sont pas suffisants, des traitements de fond peuvent être mis en place par le médecin.  [12]

 

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POI 0842-04/23

 

Sources :
[1] https://www.chu-rouen.fr/rhumatismes-inflammatoires-chroniques/#:~:text=Qu’est%20ce%20qu’un,le%20matin%20que%20le%20soir 
[2] https://www.inserm.fr/dossier/polyarthrite-rhumatoide/
[3] https://ucbcares.fr/patients/rhumatismes-inflammatoires-chroniques/fr/content/1259231040/polyarthrite-rhumatoide
[4] https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/spondylarthrite-ankylosante/definition-facteurs-favorisants
[5] https://ucbcares.fr/patients/rhumatismes-inflammatoires-chroniques/fr/content/932373360/la-spondyloarthrite-axiale 
[6] https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/spondylarthrite-ankylosante/symptomes-diagnostic-evolution 
[7] https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/spondylarthrite-ankylosante/traitement-medical 
[8] https://www.vidal.fr/maladies/appareil-locomoteur/rhumatisme-psoriasique.html 
[9] http://marker.to/Dw4hrE 
[10] https://www.vidal.fr/maladies/appareil-locomoteur/rhumatisme-psoriasique/causes.html#:~:text=Comme%20le%20psoriasis%20et%20les,ou%20%C3%A9motionnels%20ou%20des%20infections) 
[11] https://www.vidal.fr/maladies/appareil-locomoteur/rhumatisme-psoriasique/symptomes-diagnostic.html 
[12] https://www.vidal.fr/maladies/appareil-locomoteur/rhumatisme-psoriasique/medicaments.html#:~:text=Les%20pouss%C3%A9es%20de%20rhumatisme%20psoriasique,prescrits%20pour%20une%20dur%C3%A9e%20limit%C3%A9e