Tout savoir sur le paludisme

Parcourez ce dossier santé pour mieux comprendre le paludisme : ses causes, ses symptômes mais aussi les moyens de prévention et de traitement.

paludisme

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  I) Définition du paludisme :

Le paludisme, aussi appelé malaria, est une maladie infectieuse qui peut être mortelle, dont les premiers symptômes sont similaires à ceux de la grippe. Le paludisme est dû à un parasite de genre Plasmodium, principalement transmis d’Homme à Homme par le biais d’une piqûre de moustique, l’anophèle femelle. Le parasite Plasmodium peut aussi être transmis entre la mère et l’enfant à la fin de la grossesse ou, de façon exceptionnelle, au cours d’une transfusion sanguine [1,2,3].

Chiffres clés en 2021, selon l’OMS : [1]
  • 247 millions de personnes étaient atteintes du paludisme dans le monde
  • Environ 619 000 décès étaient imputables au paludisme dans le monde
  • 95% des cas de paludisme et 96% des décès dus à la maladie ont été enregistré en Afrique.
  • Les enfants de moins de 5 ans représentaient 80% de l’ensemble des décès dus au paludisme dans la région africaine.
  • Plus de la moitié de tous les décès dus au paludisme dans le monde étaient enregistrés dans quatre pays africains : le Nigéria (31,3 %), la République démocratique du Congo (12,6 %), la République-Unie de Tanzanie (4,1 %) et le Niger (3,9 %).

 

II) Les Causes

Le paludisme est causé par un parasite du genre Plasmodium qui est transmis à l’Homme par les piqûres de moustiques anophèles femelles infectées. Il existe plusieurs types de parasites Plasmodium : ils varient en fonction de la région géographique affectée et provoquent des symptômes différents [4] :

  • Plasmodium falciparum: C’est l’espèce la plus fréquente et responsable de la majorité des cas de décès causés par le paludisme. Cette espèce est dominante en Afrique (responsable de 99,7% des cas en Afrique en 2018) mais elle est aussi présente dans les régions tropicales d’Amérique latine et d’Asie. [3,5]
  • Plasmodium vivaxCette espèce est très fréquente en Amérique centrale et du Sud où elle est responsale de 75% des cas. On peut aussi la trouver en Asie et dans certaines régions d’Afrique. Elle est bien moins agressive que Plasmodium falciparum. [3,5]
  • Plasmodium ovale: ce type de parasite provoque des symptômes modérés et est principalement présent en Afrique de l’Ouest. Il peut provoquer des rechutes 4 à 5 ans après la première infection. [3,5]
  • Plasmodium malariae: Cette espèce est présente dans le monde entier mais n’est pas très fréquemment rencontrée et n’est pas mortelle. En revanche, elle peut provoquer des rechutes jusqu’à 20 ans après la 1ère infection. [3,5]
  • Plasmodium knowlesi: Cette espèce concerne un parasite que l’on retrouve sur les singes mais qui peut aussi se transmettre à l’Homme dans certains cas. On la retrouve notamment en Asie du Sud Est. Elle peut avoir de graves conséquences. [3,5]

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III) Les symptômes

Les symptômes du paludisme demeurent indétectables les premiers jours qui suivent la piqûre [3].

Les premiers signes apparaissent 9 à 30 jours après l’infection, selon l’espèce de Plasmodium impliquée. Pour l’espèce la plus fréquente (Plasmodium Falciparum), la période d’incubation est généralement de 9 à 14 jours.

La maladie du paludisme et les symptômes associés peuvent être dits « simples » ou « compliqués ».

  • La maladie est dite « simple » lorsqu’elle se manifeste sous forme d’un état grippal. Le patient souffre essentiellement de fièvre, de maux de tête, de frissons et de douleurs musculaires. Souvent, des troubles digestifs (diarrhée, anorexie, nausées, vomissements) et une fatigue (asthénie) apparaissent en même temps.
  • La maladie est dite « compliquée » ou « grave » lorsque le parasite atteint un organe vital. Cette forme peut notamment apparaître dans le cas d’une infection par Plasmodium falciparum et Plasmodium vivax (de façon moins importante). La forme grave peut apparaître directement ou être la conséquence d’une évolution de la maladie suite à un retard de prise en charge et de traitement. Le patient peut alors présenter une prostration, une perte de conscience, une détresse respiratoire, une insuffisance rénale. On peut aussi remarquer des complications neurologiques (telles que des troubles du comportement, convulsions, coma). Ces complications peuvent entraîner la mort ou laisser des séquelles durables, chez les enfants en particulier.

Le nombre important de décès est principalement lié au retard ou à l’insuffisance de prise en charge. Afin de réduire la mortalité de la maladie de façon significative, un traitement est nécessaire dès les premiers symptômes.

Les personnes vivant dans des zones d’endémie, c’est-à-dire dans une zone où le paludisme est particulièrement présent, sont exposées au risque d’être atteintes plusieurs fois par la maladie, en étant piquées plusieurs fois.

Néanmoins, le paludisme est partiellement immunisant : les symptômes deviennent moins sévères au fil des infections. Le risque de paludisme grave concerne donc d’abord les voyageurs qui se rendent pour la première fois dans ces régions, les femmes enceintes et les jeunes enfants (67% des décès de paludisme dans le monde en 2019). De plus, les personnes originaires d’une zone endémique qui quittent leur pays plusieurs années peuvent à nouveau souffrir d’une crise grave en cas de réinfection car elles perdent leur immunité.

De même, Les femmes enceintes sont exposées au risque de développer des complications spécifiques comme une anémie aggravée, des avortements spontanés ou des bébés prématurés. On estime que chaque année, environ 800 000 enfants naissent avec un poids trop faible lié à un accès de paludisme chez leur mère dans le monde.

 

IV)  Prévention contre le paludisme

La prévention est primordiale dans la lutte contre le paludisme car elle peut s’avérer très efficace [3,5]

Dans un premier temps, elle peut être réalisée en prenant des mesures environnementales :

  • Assainissement des zones humides
  • Pulvérisation d’insecticides anti-moustiques dans les zones touchées
  • Protection des habitations par des moustiquaires

Chaque individu peut se protéger à titre personnel en utilisant des répulsifs anti-moustiques, des vêtements couvrants et en dormant dans un lit couvert par une moustiquaire, elle-même aspergée d’anti-moustiques.

Pour les personnes qui ne vivent pas dans une zone touchée par le paludisme mais qui devraient s’y rendre pour des vacances ou pour un déplacement professionnel par exemple, il est fortement conseillé de prendre un traitement préventif, en particulier pour les enfants et les femmes enceintes qui ont un risque accru de faire une forme grave. Ce traitement préventif est prescrit par un médecin qui tient compte des zones visitées, de la durée du voyage mais aussi de l’âge de la personne, de ses antécédents, d’une potentielle grossesse, etc.
Néanmoins, les médicaments antipaludiques ne peuvent pas garantir une protection totale contre l’infection, il reste donc primordial de continuer à se protéger des piqûres de moustiques (répulsifs, moustiquaires, vêtements couvrants), même lorsqu’on prend un traitement préventif.

Pour les populations vivant dans les zones où le paludisme sévit fortement, il n’est pas recommandé de prendre de traitement préventif, la prévention doit donc passer par les mesures environnementales et individuelles citées ci-dessus.

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V) Les traitements

Il est primordial de prendre en charge et de traiter le paludisme dès l’apparition des premiers symptômes. Ces derniers sont rarement graves au début de l’infection et peuvent apparaître tardivement. Néanmoins, en cas de fièvre même légère, de nausées, de maux de tête, de vomissements, de courbatures ou de fatigue suite à une piqûre de moustique ou à un séjour dans une zone où sévit le paludisme, un médecin doit être consulté immédiatement pour qu’un traitement antipaludique soit prescrit le plus rapidement possible.

L’enjeu réside notamment dans le fait de prescrire ces traitements le plus tôt possible pour éviter l’évolution vers une forme grave de la maladie. Cet enjeu est d’autant plus important chez les enfants, qui sont les premières victimes de la maladie. Néanmoins, des progrès ont été réalisés dans ce domaine, plus particulièrement en Afrique : la mortalité des enfants de moins de 5 ans a diminué d’environ 55% depuis 2000 [3,5].

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Sources :
[1] https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/malaria#:~:text=Le%20paludisme%20est%20une%20maladie,de%20paludisme%20dans%20le%20monde.
[2] https://pasteur-lille.fr/centre-prevention-sante-longevite/vaccins-et-voyages/paludisme/
[3] https://www.inserm.fr/dossier/paludisme/
[4] https://www.vidal.fr/sante/voyage/avant-voyage/prevention-paludisme.html
[5] https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/paludisme#epidmiologie
[6] https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/article/paludisme